Le potager en carrés (square foot garden)

On le sait tous, jardiner n’est plus une activité de subsistance comme autrefois, mais davantage un moment de repos, de partage, de découvertes en famille, etc.

Choisir et planifier le concept adéquat

Quand vient le temps de choisir le concept et surtout la grandeur de notre potager, il faut absolument s’arrêter pour définir nos besoins ainsi que le temps qu’on pourra allouer à l’entretien de notre jardin.

Le premier potager de Marilou s’inspire de la technique du « square foot garden », un concept popularisé dans les années 80 par un Américain passionné de jardinage : Mel Bartholomew. Le principe peut paraître simple, mais il exige un peu de planification. Nous avons conservé certaines méthodes et délaissé certaines techniques afin de façonner le tout à notre goût.

Les avantages du potager en carrés (square foot garden)

  • C’est joli, tout simplement.
  • Nécessite peu d’espace : nous pouvons cultiver plusieurs plants et espèces sur une petite surface.
  • Les bacs peuvent être déposés sur n’importe quel type de surface (gravelle, béton, bois, etc.). Il faudra alors utiliser une plus grande quantité de bonne terre (de 30 à 40 cm).
  • Les bacs surélevés nous évitent de cultiver dans un sol qui pourrait être de moindre qualité (surtout en ville, puisque compaction et terre de remplissage sont les ennemies du potager). Nous avons donc la possibilité de choisir la terre que nous utilisons pour nos carrés.
  • Possibilité de créer des bacs plus hauts pour éviter de se baisser pour travailler.
  • En choisissant une terre de qualité (et non pas de la terre dite « noire »), on crée de bonnes bases qui faciliteront l’entretien et la croissance de nos plantes.
  • Désherbage restreint, donc moins d’entretien.
  • L’apport en eau et en engrais est diminué en utilisant cette méthode.
  • En ayant des cadres en bois surélevés, on peut éviter la visite de certains rongeurs très gourmands.

 

Contraintes du potager en carrés (square foot garden)

  • Le budget : la première année, cette méthode nécessite un investissement plus important en raison des coûts liés à la construction des bacs.
  • La planification : mieux vaut se faire un plan, sinon ce sera complexe de faire la rotation des cultures et de planter la bonne quantité de végétaux.

 

Comment procéder

 

PREMIÈRE ÉTAPE : LES CADRES EN BOIS

Nous avons créé 4 cadres de 1,20 m x 1,20 m. Les bacs peuvent être fabriqués à partir de plusieurs matériaux, selon votre budget et vos préférences, mais nous avons opté pour du cèdre non traité.

Cliquez ici pour télécharger le plan

Les cadres ont été déposés directement sur le gazon. Nous avons donc installé un géotextile de qualité qui permet d’étouffer le gazon existant et qui, de surcroît, protège le bois des bacs.

Nous avons laissé un espace de 60 cm entre chaque carré afin de créer une allée suffisamment grande pour entretenir notre potager. Nous aurions pu éliminer tout le gazon entre les bacs afin de simplifier l’entretien, mais nous l’avons conservé par souci esthétique et pour le confort lorsqu’on y circule pieds nus.

De la corde de jute a été installée afin de former une surface quadrillée de 16 carrés de 30 cm x 30 cm. Elle y demeurera jusqu’à ce que les cultures aient pris trop d’ampleur. Bien entendu, les carrés ont été placés à l’endroit le plus ensoleillé du terrain.

 

DEUXIÈME ÉTAPE : LA TERRE 

Dans chacun des carrés, nous avons étendu 10 sacs de terreau Fafard 3/1 Jardin de légumes approuvé pour la culture biologique. Nous avons ensuite ajouté 3 sacs de compost Fafard Biosol. Ça peut sembler énorme, mais le compost est indispensable au potager, surtout pour les légumes et fruits gourmands. Dans les années à venir, nous pourrons en ajouter seulement 2 à 3 cm afin de bien entretenir notre terre. Nous devons compter un bon volume de terre pour maximiser la croissance des plants. Ici, le volume de la terre et du compost équivaut à une épaisseur d’environ 30 cm, soit le minimum requis. Nous n’avons pas rempli nos cadres complètement afin de nous garder de l’espace pour travailler convenablement et, encore plus important, donner une difficulté supplémentaire aux petits rongeurs qui oseraient s’aventurer dans notre potager pour manger nos légumes.

TROISIÈME ÉTAPE : LE PLAN

Il est important de se faire un plan afin de déterminer les plantes qui cohabitent bien et de définir la quantité MAXIMALE que l’on peut mettre par carré. L’erreur la plus fréquente que commettent les débutants est de mettre trop de plants dans le même carré, car au départ, ils sont très petits. Toutefois, il faut se rappeler que petit plant deviendra grand. Si nous n’avions pas planifié nos quantités adéquatement, l’entretien deviendrait laborieux et la récolte en serait réduite.

Vous trouverez donc ici un plan des bacs que nous avons faits.

QUATRIÈME ÉTAPE : PLANTER

Une bonne chose à savoir est qu’il faut toujours planter un plant dont les racines sont bien mouillées. J’ai donc pris la brouette d’Alex et nous l’avons remplie d’eau. J’ai bassiné directement les pots dans la brouette pleine d’eau. De cette façon, nous nous assurons que la motte de terre est complètement imbibée d’eau.

Nous avons ensuite positionné les végétaux encore dans les pots sur notre surface quadrillée.

À l’aide d’une truelle (ou nos mains, avec ou sans gants), nous avons planté ou semé chacun des végétaux. Nous avons ajouté dans chaque trou de plantation (à l’exception des choux de Bruxelles) de la mycorhize qui aidera la plante à s’enraciner. Nous avons arrosé et identifié les semis, puis nous avons saupoudré un engrais naturel pour potager urbain Fafard 4-3-7 autour de chaque plant. Cette étape pourra être refaite dans 4 à 6 semaines.

 

CINQUIÈME ÉTAPE : L’ENTRETIEN QUOTIDIEN

Un arrosage quotidien, préférablement le matin, sera nécessaire. Souvent, on ne peut se fier à la pluie pour nos nouvelles plantations. Donc, même s’il y a quelques averses pendant la journée, il est toujours préférable de vérifier si notre terre est mouillée en profondeur. Pour ce faire, nos doigts sont le meilleur outil. Il sera important d’inclure une visite au potager dans notre routine journalière. Cela nous permet, entre autres, de déceler les anormalités qui pourraient causer du tort à nos végétaux. Durant ces visites, nous pourrons couper des tiges envahissantes, pincer les fleurs des fines herbes, accrocher convenablement nos haricots ou éliminer les quelques herbes indésirables qui se seraient frayé un chemin malgré tout.

Comme mentionné précédemment, une seconde application d’engrais naturel pour potager urbain Fafard 4-3-7 sera à faire au cours du mois de juillet. Cueillir et consommer nos légumes et fines herbes est primordial. Cueillir des concombres accentue la croissance de nouveaux concombres. Couper de la laitue à feuilles avec parcimonie nous permet d’en profiter plus longtemps. De plus, les épinards doivent être cueillis dès qu’ils semblent prêts; attendre trop longtemps les fera « monter en graines ».

SIXIÈME ÉTAPE : LA ROTATION DES CULTURES

Une saine rotation des cultures évite une contamination (maladies, champignons ou insectes) des végétaux de la même famille d’une année à l’autre. Cet exercice permet aussi aux végétaux d’aller chercher (ou redonner) dans la terre ce dont ils ont besoin; une pratique approuvée et appliquée par nos ancêtres jardiniers.

Cette étape est importante et sera facile à exécuter, car nous avons fait un plan. Il faut se souvenir de ne pas planter les mêmes familles de végétaux aux mêmes endroits, et ce, pendant trois printemps.

Les légumes gourmands (tomates, patates, poivrons) pourront être plantés à l’endroit où nous avions semé les haricots, les pois ou les pois mange-tout. Les concombres et les courgettes pourront être plantés là où les légumes-feuilles se développaient. L’exception à la règle : pour l’ail, nous devrons attendre six saisons avant de le replanter au même endroit.

Le plus énorme des mercis à Véronique Lajoie de la Ferme horticole Lajoie pour tous ces précieux conseils. Cliquez ici pour découvrir son univers : Ferme horticole Lajoie.