Marilou : Pour quelle raison la Boulangerie St-Méthode a-t-elle décidé de prendre un virage santé?
Isabelle : Depuis 70 ans, la Boulangerie St-Méthode a toujours fait des pains bons au goût. Mais depuis 10 ans, on sent un intérêt marqué de la part de la société pour la santé et l’environnement.Le défi était grand : est-ce qu’on pouvait offrir des produits aussi bons au goût, mais plus nutritifs et qui répondent aux nouvelles exigences des consommateurs?
Marilou :Que signifie le terme santé pour une boulangerie?
Isabelle : À l’époque, on se contentait de prendre de la farine blanche et de l’enrichir. On comprend aujourd’hui que des grains entiers, c’est bien plus que des vitamines. Il y a des antioxydants, des composantes photochimiques, etc.
Réduire l’apport en sodium des pains, utiliser des farines sans OGM, travailler avec des producteurs locaux et diminuer le transport dans la production sont aussi des actions que la Boulangerie St-Méthode priorise.
Marilou : Alimentation saine et alimentation responsable vont-elles toujours de pair?
Isabelle : Pas toujours. Par exemple, pour le poisson, on le sait que c’est bon pour la santé, mais qu’il n’est pas toujours issu de pêche durable.
Offrir un produit sain et nutritif et aussi responsable est un véritable défi. La Boulangerie St-Méthode s’en donne la mission. Avec une production de plusieurs centaines de milliers de pains santé par semaine, ils ont de quoi être fiers de leur engagement.
Marilou : Concrètement, quelles sont les actions que la Boulangerie St-Méthode a posées pour réaliser son virage santé?
Isabelle :Beaucoup de travail sur la réduction du sodium. Au Québec et au Canada, les principaux contributeurs à notre consommation de sel au quotidien sont les produits de boulangerie (croissants, muffins, pains et céréales).
Des cibles de réduction de sodium ont d’ailleurs été fixées par Santé Canada pour ces types de produits. C’est plus de 4000 heures de recherche et développement que nous avons dû prendre pour atteindre et même dépasser ces cibles, mais nous avons réussi et nous en sommes fiers.
L’utilisation de la farine entière et l’intégration de différents grains tels que le chanvre, le chia ou le lin dans les pains sont également des ajouts majeurs dans notre virage santé.
Marilou : Quelle est la place des producteurs et fournisseurs locauxdans une promesse santé?
Isabelle : Notre meunier et notre fournisseur de farines 100 % québécoises travaillent directement avec les agriculteurs d’ici. Ils ont le souci de produire des farines de grande qualité.
En travaillant avec des producteurs québécois, on soutient notre économie, on limite le transport des produits et on s’assure d’avoir des produits qui respectent les exigences environnementales québécoises qui sont élevées.
Une petite escapade dans la région de Coaticook nous a permis de rencontrer une famille travaillante, fière et passionnée et aussi de nous émerveiller devant la beauté d’un champ de blé.
La ferme Provetaz a connu des débuts bien modestes dans les années 80. Une histoire de famille qui est maintenant entre les mains de Thierry et Véronique.
« Le métier d’agriculteur, c’est plus qu’un travail : c’est un mode de vie. On travaille fort et il y a très peu de journées de congé, mais on est toujours ensemble. On vit, on travaille et on mange ensemble tous les jours, et on tripe sur ce qu’on produit. C’est toute notre vie. »
On sent, chez Thierry et Véronique, qu’ils ont un amour de la terre. Comme si leur rôle n’était pas de l’exploiter, mais plutôt de la faire travailler à sa juste capacité. En travaillant en agriculture raisonnée, ils limitent au maximum l’utilisation des pesticides, répondent à des exigences environnementales élevées, s’assurent de faire les rotations des cultures et de garder un sol riche et en santé pour les générations futures.
Leur désir d’autosuffisance sur la ferme les a poussés à avoir plusieurs cultures pour répondre aux besoins de leurs vaches. Le blé, l’herbe, le maïs et les autres céréales sont des essentiels en production laitière, laquelle constitue la première vocation de leur ferme.
« Nous avons choisi, puisque nous avions besoin de foin pour faire de la litière et nourrir nos vaches, de produire un blé de qualité en portant une grande attention aux grains récoltés. Il faut répondre aux exigences de la Boulangerie St-Méthode. C’est un défi que nous avions envie de relever ».
Thierry et Véronique sont d’excellents communicateurs. Ils nous expliquent leur quotidien, leurs défis et les étapes de leurs cultures en détail. Ils sont fiers d’ouvrir leurs portes et de partager leurs connaissances.
Santé humaine et santé environnementale vont de plus en plus de pair. C’est tout à notre honneur de porter une attention à la provenance, à la qualité et aux impacts de ce que nous consommons. Lorsque l’entreprise écoute les consommateurs et effectue des virages dans ce sens, on ne peut qu’être satisfaits des produits qu’ils ont à nous offrir.
