Cuisine

Les restants

Si vous êtes comme nous, vous adorez les restants. Pensons-y un moment : de la nourriture en banque, au frigo, prête à être réchauffée telle quelle ou apprêtée différemment pour lui donner une seconde vie. Le rêve! Non seulement les restants peuvent nous faire économiser du temps précieux, ils peuvent aussi nous faire économiser au sens propre et nous aider à développer notre sens de l’improvisation en cuisine. On croit qu’il est sage de cuisiner en ayant toujours en tête le « plus tard ». De cette manière, on a toujours quelque chose de délicieux et prêt à manger, ou une base pour préparer un savoureux repas.

 

UN PEU DE SURPLUS

Une manière évidente de se faire des réserves de nourriture est d’en préparer plus que ce qu’on avait l’intention de consommer. On peut alors doubler ou tripler une recette pour éventuellement la manger telle quelle ou la recycler en nouveaux repas. Le congélateur devient très important ici. Plusieurs aliments et recettes se congèlent à merveille, ce qui rend nos surplus très faciles à conserver pendant une longue période. Une pratique répandue est de cuisiner, autant que possible, le plus fort de nos repas hebdomadaires le dimanche et de décliner ce qu’on a préparé en plusieurs créations au cours de la même semaine. Si l’idée de manger le même repas plus d’une fois en moins de cinq jours vous donne des boutons, tentez une autre approche. Par exemple, pendant la préparation de l’un de vos repas, il est très facile de cuire ou de préparer quelque chose en surplus. Pensez au riz, aux légumes grillés et même à la protéine. Faire cuire deux poulets ne demande pas beaucoup plus d’efforts que d’en cuire un seul, et vous en aurez suffisamment pour en congeler une partie et pour en faire des repas supplémentaires. Ce système s’applique à presque tout et ne demande qu’un minimum de préparation et de planification.

 

 

LA BASE

Bon nombre de recettes utilisent les oignons comme base aromatique, et plusieurs fois par semaine, on devra en hacher. Imaginez avoir des oignons hachés au réfrigérateur, prêts à être déposés dans l’huile chaude pour devenir votre prochain souper! Ce dimanche, au lieu de hacher un demi-oignon pour votre salsa, investissez un tantinet plus de temps pour en hacher quatre ou cinq. Conservez-les dans un contenant hermétique et observez comment vos repas et restants se cuisineront plus rapidement. Pour réutiliser tout restant efficacement, il y a quelques éléments de base qu’il est bon de toujours avoir en réserve à la maison. En plus des oignons, on pense notamment aux tomates en conserve, aux œufs, aux bouillons de légumes, de poulet ou de bœuf (du commerce ou maison), aux légumineuses, aux pâtes alimentaires, au yogourt, aux herbes fraîches, au pain, au poisson en conserve et au fromage. Avec une poignée d’essentiels comme ceux-ci, on peut préparer en un rien de temps une frittata, une soupe réconfortante, une salade-repas, une trempette, un sandwich ou un plat de pâtes gratinées en utilisant les restants d’un repas précédent. Il faut développer le réflexe d’utiliser nos surplus comme s’ils étaient des ingrédients et non une reprise ennuyante de la veille.

 

 

RESTANTS = INGRÉDIENTS

Le restant d’hier est l’ingrédient d’aujourd’hui. Il est pratique de considérer un banal restant comme un ingrédient pouvant nous inspirer la création d’un repas diamétralement opposé à ce qu’il était. On vous propose quelques exemples. Si vous manquez d’idées, utilisez les moteurs de recherche à bon escient en y entrant comme mots-clés les restants que vous avez, en ce moment, dans votre frigo. Des centaines de recettes défileront sous vos yeux. Il se peut qu’une recette vous intéresse, mais que certains ingrédients nécessaires à sa réalisation manquent. L’objectif avec les restants est d’utiliser ce qu’on a et de multiplier leur potentialité. Inutile de faire un arrêt à l’épicerie pour acheter du fromage suisse quand vous avez une brique de mozzarella qui ne demande qu’à être utilisée. On peut cuisiner des repas pleins de saveurs et étonnamment économiques en étant un peu aventurier, en prenant des risques et en remplaçant (ou en omettant) ce qui manque.

PROTÉINES

Tout surplus de protéine cuite (animale ou végétale) a l’avantage de pouvoir aisément être transformé. La protéine qui repose dans votre réfrigérateur pourrait devenir la vedette de votre prochain repas. Pensez aux tacos, aux quésadillas, à une soupe-repas, aux bols-repas, aux nachos garnis, aux salades, aux dumplings, à la lasagne, au risotto, aux quiches et aux tartes salées.

LÉGUMES

Les légumes, qu’ils soient cuits ou crus, peuvent eux aussi briller dans de nouvelles recettes. Les soupes, pâtes, quiches et bols-repas leur conviennent aussi bien que les protéines, mais essayez-les broyés dans votre houmous, dans vos trempettes, sur une pizza, dans vos œufs brouillés, dans votre wrap déjeuner, dans vos salades tièdes, comme collation ou dans un riz frit.

RIZ

Le riz est l’un des restants les plus polyvalents! Outre le riz frit, vous pourriez en faire des croquettes, farcir des poivrons ou des courges, l’utiliser comme garniture pour burritos, l’ajouter dans une soupe, dans des arancinis, dans un bol poké, dans une paella et même le transformer en pouding au riz.

Utiliser nos restants et les renouveler est vraiment un atout en cuisine. Il n’est plus question de jeter quelque denrée que ce soit puisque tout peut être transformé ou congelé pour plus tard. Plus on mettra en pratique le principe de recyclage de nos aliments, plus on remarquera des économies, mais également une certaine aise et une nouvelle confiance dans notre cuisine. On sera dès lors en mesure de mitonner un bon repas en peu de temps et d’ingrédients, et ce, en faisant bon usage de nos stocks. On sera manifestement plus inventif et astucieux pour y arriver. Négocier intelligemment avec nos restants rime (littéralement) avec environnement. On évitera le gaspillage et les déchets non nécessaires. Les restants, c’est de l’or. Pour mettre un terme au blues de la boîte à lunch ou à la sempiternelle question « qu’est-ce qu’on mange? », la clé est de s’exercer à bien exploiter et réinventer nos restants.